Stereolux s’engage pour accompagner la diffusion d’œuvres d’art numérique à l’échelle internationale

D’Eindhoven à Séoul, les œuvres repérées à Stereolux et Scopitone voyagent dans des festivals et des lieux d'exposition éminents. Une reconnaissance du rôle de défricheur de la structure nantaise, qui en parallèle épaule régulièrement les artistes.

L'âge de la majorité ! Né il y a 18 ans, le festival Scopitone a été aux prémices du développement des arts numériques. C'est donc tout naturellement qu'il est aujourd'hui reconnu (avec Stereolux, via les expositions et événements tels qu'Électrons libres) comme une référence de ce champ artistique en perpétuelle mutation. En programmant bon nombre d’expositions et de performances en première nationale, européenne ou même mondiale, Stereolux / Scopitone s’est positionné comme prescripteur dans ce champ artistique.

Mieux, la structure soutient parfois plus concrètement le travail d'artistes passés dans leurs murs, notamment les plus émergents. "Accompagner des œuvres fait partie intégrante de notre projet. C'est une façon de rendre des choses possibles pour des artistes qui n'ont pas forcément la notoriété, ni les moyens, ni la visibilité pour porter leurs travaux et les promouvoir", explique Cédric Huchet, programmateur arts numériques.

Cette aide peut opérer de différentes manières, d'abord via la coproduction d'œuvres, qui permet de mutualiser moyens techniques, humains, financiers ou logistiques. Ainsi, un artiste comme Alex Augier s’est en quelque sorte « developpé » en partie à Stereolux. "Presque toutes ses performances (end(O) l'an dernier, _nybble_ en 2017...) ont été coproduites avec nous, avec apport de solutions techniques pour qu'elles tournent facilement, par exemple en proposant l'aide de nos régisseurs".

Autre exemple de coproduction notable : unfold du Japonais Ryoichi Kurokawa (Scopitone 2016), né d'une rencontre - initiée par Stereolux - entre l'artiste et l’astrophysicien nantais Vincent Minier. Cette performance a par ailleurs été présentée au FACT de Liverpool ou au Minsheng Art Museum à Shanghai.

Au-delà de la coproduction : inventer des accompagnements

Mais l'accompagnement peut aussi se faire de manière plus officieuse. "Même si nous ne sommes pas coproducteurs, on essaie de faire en sorte que les œuvres continuent à circuler après leur passage chez nous, notamment quand il s'agit de premières d'artistes émergents". Pour Asuna Arashi et sa performance 100 keyboards, présentée en première européenne à Scopitone 2018, cela a pris la forme de l'organisation d'une tournée européenne autour de la date nantaise.

Pour l'exposition d'Aki Inomata, Why Not Hand Over a “Shelter” to Hermit Crabs ? (Pourquoi ne pas créer un abri aux bernard-l’hermite ?), programmée sur la même édition, l'aide a cette fois été matérielle. "Nous avons fabriqué et acheté des équipements dédiés à cette exposition : aquariums, stelles... Nous les avons stockés et mis à disposition d'autres festivals, par exemple STRP à Eindhoven ou Interstice à Caen, tout en partageant avec eux l’expérience technique acquise lors de cette première présentation européenne à Nantes".

Enfin, si pour les artistes numériques les passages à Scopitone ou Stereolux sont des portes d'entrée vers d’autres programmations, ils constituent aussi des sésames pour y revenir. La preuve avec le prochain retour du collectif berlinois Transforma. Stereolux a une histoire forte avec le trio d’artistes, ayant déjà coproduit deux de leurs œuvres (Asynthome et Bsynthome, en collaboration avec le Français Yro) à travers des résidences de création en 2011 et 2013. Une performance qui sera présentée en première française, après d'autres programmations tout aussi prestigieuses au CTM à Berlin, au Todays Art à La Haye ou encore au Barbican à Londres... à suivre !