Longtemps, la bande d’Anton Newcombe fut “ce groupe qui se fout sur la gueule sur scène”. On doit surtout au film Dig! d’avoir associé les shows du Brian Jonestown Massacre à des parodies du Jerry Springer Show mais le Californien a lui aussi savamment entretenu cette légende : il y a quelques mois encore, le groupe annulait une partie de sa tournée australienne après une énième bagarre survenue en plein show. Le turn over au sein du groupe fait autant partie de son ADN que le caractère tempétueux de son frontman mais le plus redoutable, c’est que jamais, en 30 années de secousses extra-musicales, Newcombe n’a déposé les armes. De ces secousses, BJM semble même avoir fait un carburant, s’imposant comme les vétérans d’un rock psyché enraciné dans le sous-sol sismique de la Californie. Car entre les pugilats prépubères, il y a cette vingtaine d’albums aux volutes toxiques, ce véritable don pour transformer les salles européennes en road (bad?) trips hallucinés, et tant mieux si Newcombe ne sait toujours pas contrôler ses pulsions : elles sont contagieuses.