Le Beau Label | Howlin’ Banana

Swirls + Johnny Mafia + Cosmopaark
Production : STEREOLUX/Songo
STEREOLUX, Salle Micro • Placement libre – Debout
Carte Stereolux

Depuis presque 15 ans maintenant et autant d’années d’éthique DIY, le label parisien rameute ce qui se fait de meilleur en indie-garage-psyché-pop-rock made in France. Des oreilles aiguisées qui vous présentent la power-punk-pop de Johnny Mafia, les ex-Von Pariahs Swirls et leur garage pop rock et le shoegaze des bordelais de Cosmopaark. De quoi vous donnez sérieusement la banane.

Howlin' Banana

Le Beau Label I Howlin’ Banana

Les premières références du label Howlin’ Banana portaient évidemment le code HB, comme ces crayons de papier requis sur les listes de fournitures scolaires. HB, en langage de prof, signifie Hard Black, soit “le parfait mélange entre dur et doux, pour une écriture claire et cohérente”. Une coïncidence (?) qui ne devrait pas désorienter Tom Picton, fondateur en 2011 de cette maison révérée par son audace et à qui l’on doit les plus ébouriffantes sorties garage, pop et psych rock. Une couleur artistique pointue et qui ne cesse d’être taillée pour tracer une géographie de la guitare en France.

Johnny Mafia

Johnny Mafia
(FR)

Existe-t-il un genre plus évocateur que “power pop”? Ce qui pourrait être le nom d’une super marque de chewing gums est en fait la recette - d’AOP américaine - qui a fait de Weezer le meilleur représentant des émotions oxymoriques, fureur et pathos dans le même sac vert-bleu. Johnny Mafia préside déjà le syndicat du mouvement en France, et avec un quatrième album (2024 : Année du Dragon) aussi percutant et aussi dénué de fausses notes, il devrait prendre les rênes d’une congrégation plus large encore. La Californie de Johnny s’appelle Sens (dans l’Yonne!) et son sable blanc est plus propre que jamais. Un punk colorié sans dépasser, une section rythmique bien rasée, un chanteur toujours reçu 20/20 et surtout une énergie indépassable dans le cercle fermé des Johnny du circuit. 

Swirls

Swirls
(Nantes)

Le cadavre de Von Pariahs a été démembré puis réassemblé par quatre des docteurs Frankenstein qui lui avaient donné vie par électrification. Leur nouvelle créature a belle figure, elle se nomme Swirls, et si les membres ont été inversés (le guitariste, le batteur et le bassiste ont échangé leur rôle), la magie opère. Swirls est déjà pleinement fonctionnel, un pied post-punk, l’autre Garage, et des effluves de Pavement ou de Parquet Courts qui lui intiment une direction. Ça donne Top of the Line, un premier album réalisé dans l’envie, la joie et une certaine détermination à ne pas jouer pour se regarder jouer. Ça donne surtout un rock brut, espiègle et réjouissant. 

Cosmopaark
(FR)

Oui, Cosmopaark porte dans son ADN des tourbillons shoegaze de My Bloody Valentine et des flashs de Gus Van Sant, mais ce n’est pas dans les références, aussi belles soient-elles, qu’il faut chercher le sel de la musique du trio bordelais. C’est plutôt dans un certain ordonnancement du chaos que réside la recette Cosmopaark, une maturité certaine à agencer déflagrations noise et ondées harmoniques. Auteurs du meilleur album de shoegaze de 2023 selon Mowno, ils n’ont pas voulu laisser s’échapper 2024, qu’ils ont gratifié d’un nouvel EP qui s’élève très haut dans le ciel encombré des mois passés. De nuages dream pop en explosions foudroyantes, ce chaos là, quoiqu’en pense le GIEC, est sous contrôle.