Festival Scopitone Nuit Electro #1
22h - 05h
La programmation se déployant simultanément en salles Micro et Maxi, votre billet ne vous garantit pas en permanence l’accès aux salles
CDSM (US)
Les losers sont les nouveaux sexy. Initié en 2021, CDSM (pour Celebrity Death Slot Machine) représente parfaitement une nouvelle génération techno punk où se croisent underground radical et groove hédoniste. Chez ce trio d'Atlanta, les basses acides rencontrent les guitares , sur des beats entre dark wave et disco moite. Dans leur premier album paru en mai, le côté 80's cheap est assumé, et même transcendé grâce à leur énergie chaotique. Un riff de synthpop peut laisser place à un rugissement de saxophone ou une chorale dissonante, dans un esprit néo(n)-gothique à l'humour grinçant. Sur scène, ils sont pas moins de six pour laisser s'épanouir cette énergie sombre psychédélique. Mais la précision de leurs riffs et de leurs titres montre bien qu'ils savent très bien ce qu'ils font : juste ce qu'il faut pour péter les plombs.
Fast et Furieuses (NANTES)
N'ayez pas peur de grimper dans le bolide. Chez ces trois DJ, le moteur tourne à fond et les dérapages sont toujours contrôlés. Déjà bien implantées dans la vie culturelle nantaise (avec également un pied à Tours et Montpellier), elles ont réuni en 2020 leur amour pour la bass music à l'anglaise, et tout ce qui s'y rattache. Leurs premiers radios shows sur Prun' fixent d'emblée le cap entre sororité et exigence. Les oreilles aux aguets sur les beats du monde entier, chacune sait déceler le groove imparable et les basses grondantes. Apportant chacune leurs références funk, trap, gqom ou IDM, tout s'harmonise grâce à une complicité sans faille. Les beats peuvent être sombres et la rage bien présente. Mais elle ne peut éclipser leur énergie solaire qui illuminera cette première nuit electro.
KUKII (FR)
L'identité ne vient pas d'où on naît, mais d'où on va. En tant que Lafawndah, l'artiste parisienne s'était faite remarquer avec sa pop atmosphérique teintée de RnB et d'une touche d'orientalisme, fruit de ses origines iraniennes. Mais c'est l'Égypte, pays de son père, qui l'appelait. Après un set Boiler Room au Caire en 2016, elle ne cesse d'y revenir avant de s'y installer. En immersion, elle reprend en 2024 le nom d'une tante longtemps cherchée : Kukii. Émerge ainsi une toute nouvelle artiste. Le foisonnement du Caire lui inspire une nouvelle vision de l'hyperpop, où le futur se dit en plusieurs langues. Les rythmes saturés puisent surtout dans le mahraganat, un chaâbi boosté à la techno et l'autotune popularisé durant le Printemps Arabe. Sa voix est transformée : elle crie, revendique, mais aussi émeut et envoûte. Plus qu'une renaissance, c'est une mutation.
LB aka Labat (FR)
Ne vous fiez pas à son air extravagant : LB aka Labat est avant tout un perfectionniste. Depuis plus de quinze ans, le DJ lyonnais a su convaincre les clubs du monde entier, mais aussi des DJ comme Lefto, KiNK et son ami Partiboi69, le tout en dirigeant son propre label Poumpet Records. Producteur de talent en train de finir son deuxième album, ce touche-à-tout collectionne également les vinyles, qu'ils soient rap, funk, disco, jazz, techno ou house. Sa virtuosité aux platines lui permet pourtant de croiser tous ces genres sans forcer. Chez lui, un·e rappeur·se peut poser sur un beat de house, avant d'enchaîner sur un son acid aux percussions latines puis un tube disco métamorphosé en techno. Le tout sans jamais perdre en cohérence. Électrisants, chaleureux et surtout généreux, ses sets sont tout simplement imparables.
Maraboutage (FR)
Plus qu'un collectif : une famille. Fondé en 2017 par deux diggers marseillais, Maraboutage est rapidement devenu l'ambassadeur d'une fête totale et responsable. L'alliage de DJ et de danseur·ses leur permet d'effacer la frontière de la scène, et mettre le public au centre d'une extase collective. Tous les genres se mélangent, avec une préférence pour ceux qui vont immédiatement emporter les corps : amapiano, baile funk, batida, afrobeat, mais aussi house et hip hop qui mettent en valeur le talent de voguing et waacking des performeur·ses. Et qui dit responsable dit nécessairement inclusif et militant. Bien conscient·es des origines queer et afro de leurs musiques, les membres de Maraboutage revendiquent une liberté et une affirmation de soi, qui passe forcément par la bienveillance mutuelle. Plus de carcan, plus d'oppression : juste de l'amour et du déhanché.
Mina Galàn (ES/MA)
C'est l'heure de sortir son plus bel outfit. Hors de question d'avoir peur des outrances chez la jeune DJ hispano-marocaine. Habituée des clubs depuis ses 13 ans, elle s'est envolée vers Londres sitôt la majorité atteinte. Se formant d'abord comme styliste avant-gardiste, la vie nocturne ne cesse de l'appeler. Ainsi, elle lance début 2024 ses propre soirées, Club Stamina, destinées à offrir un espace pour la communauté trans. Bien sûr, les tenues y sont remarquables, mais l'aspect musical n'est jamais négligé. Entre techno et breakbeats, elle infuse à un pur style de rave des sonorités latines pour faire encore plus monter la température. Loin de se laisser définir par sa transidentité, elle en fait le point de départ d'une créativité sans limite. Et surtout solidaire.
Myd (FR)
Myd est toujours ce même geek rêveur. L'ex-Club Cheval est pourtant bien un nouveau pilier d'Ed Banger, porté par Sun, tube solaire entre pop et électronique et une touche de nostalgie. Aussi à l'aise en live qu'en DJ set (au point de mixer pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques 2024) il a récemment trouvé un nouveau défi : se filmer toute une semaine 24h sur 24 en direct sur la plateforme Twitch. Au travail avec Canblaster, LB aka Labat ou Marina Trench entre deux happenings loufoques, il en a profité pour finaliser deux nouveaux singles, Song For You et The Wizard, vite suivi de All That Glitters Is Not Gold, qui convie le rappeur américain Channel Tres et l'Argentin Trueno. On y entend un virage club, entre house et UK garage, qui confirme son envie de partager toujours plus directement avec son public. Une démarche plus freak que fric.
s8jfou (NANTES)
Plus qu’indépendant : autosuffisant. Originaire de Nantes, ce pur bricoleur a toujours su vivre de peu, au point de construire sa propre cabane dans les Pyrénées ou de faire une tournée à vélo. Album après album, il développe une IDM où les breakbeats glitchés s’insinuent dans des nappes ambient spatialisées, pouvant rappeler Aphex Twin ou Skee Mask. Mais ils dessinent surtout un univers de plus en plus personnel, à la fois tendre et tourmenté. L’expérimentation doit toujours être ludique, sans pour autant amoindrir cette douce mélancolie. Et son nouveau live marque une nouvelle étape dans sa quête de liberté. Affranchi de claviers, son ordinateur n’a besoin que d’Ableton et d’un contrôleur léger avec lequel il peut bouger, danser, échanger avec le public. Car si s8jfou fuit les conventions sociales, c’est pour établir une véritable connexion avec les autres humains.
SALOME (GE)
Puissance et légèreté : toute la richesse de la techno tient dans leur équilibre. Et la DJ géorgienne maîtrise ce jeu d'acrobates. Née à Tbilissi dans une famille de musicien·nes classiques, c'est en basculant du conservatoire aux clubs qu'elle a trouvé sa voie. Installée à Berlin, elle est l'une des principales résidente du club queer Herrensauna, dans lequel s'épanouit son amour d'une techno sans concession. Acid, hardcore, house, et pourquoi pas quelques tracks trance ou hip hop, peu lui importe tant que la chaleur augmente. Son talent pour intégrer des samples vocaux et satisfaire des publics variés et exigeants lui a déjà permis de faire le tour du monde. Il suffit d'écouter ses productions pour saisir comment chez elle émotion et intensité vont sans cesse de pair. Voilà son secret pour immédiatement se relier au public - et ne relâcher qu'une fois son set fini.
San Farafina (CA)
Cela fait déjà dix ans que le collectif Moonshine apporte un nouveau souffle à la vie nocturne de Montréal. Et en tant que cofondatrice, San Farafina y joue un rôle clé. Avec comme objectif de développer et unir la diaspora africaine, leur projet fédère bien au-delà du Canada. Récemment, leur documentaire Zaire Space Program mettait en lumière l'innovation congolaise, tandis que la plateforme multidisciplinaire Club Sagacité offre un lieu d'expression pour les communautés minoritaires de leur ville. Cette volonté de mise en valeur n'empêche pas la DJ de développer sa propre identité. Chez elle, batida, gqom ou coupé-décalé peuvent rencontrer des tubes de dance, RnB et rap sans jamais paraître forcé. Au contraire, les cascades de polyrythmies qui en découlent séduisent immédiatement. Le plaisir n'a pas de frontière - et surtout pas de limite.