La “protest song” évoque les années 60 des révolutions pacifistes, cheveux longs et pétales
de fleurs opposés aux canons dégainés à l’autre bout du monde. On pense forcément à
Dylan, Lennon, Joan Baez ou Pete Seeger. Le punk puis le rap ont ensuite généré leur lot
de brûlots, qu’ils soient anti-guerre, anti-coloniaux ou pour la justice sociale. Mais où est la
musique aujourd’hui dans les luttes contre l’impérialisme, les discriminations ou la crise
climatique? Raphaële Lannadère, alias L, a convoqué trois chanteuses, trois voix puissantes
de la scène française pour réarmer la rébellion artistique. Avec Jeanne Added, Camélia
Jordana et Sandra Nkaké, elle ont ainsi réhabilité une sélection de protest songs composées
dans plusieurs langues et différents contextes de revendication, qu’elles interprètent a
capella et sous la direction de Phia Ménard, metteuse en scène habituée à faire des
plateaux des lieux de révolte, de résistance et d’espoir.