Pwr Bttm + Idles + Classe Mannequin
le mot du programamteur
Entre le rock indie queer du duo new-yorkais Pwr Bttm, le post-punk brutal des Anglais de Idles et la pop noise des Nantais de Classe Mannequin, une soirée décomplexée, un défouloir bruitiste !
Pwr Bttm (Usa)
Amateurs de politiquement correct et de costumes en serge, défenseurs de la séparation des genres, de la position du missionnaire et des garden parties dominicales, passez votre chemin : ce groupe pourrait vous filer de sales cauchemars. S'ils ne versent pas dans la provoc' facile (ils n'ont, au contraire, pas peur d'afficher une certaine fragilité, qui est aussi un questionnement sur l'identité), Liv et Ben cultivent une image queer qui, pour honnête, assumée et naturelle qu'elle soit, n'en demeure pas moins crispante pour tous ceux qui pensent que la famille, ça ne peut être qu'un papa avec une maman, que seules les femmes portent des robes et que c'est l'homme qui décide parce qu'il a un pénis et une grosse voiture – en gros, les tyrans de l’hétéronormativité. Sinon, Pwr Bttm (c'est-à-dire « power bottom » – pour la signification, se référer à un guide de la sexualité moderne), c'est un duo new-yorkais guitare-batterie, amateur de garage-punk, qui s'inscrit dans la lignée de Panzy Division, groupe californien ayant ouvert la voie au queercore dans les années 90 ; c'est deux anciens étudiants en art, avec un premier album plébiscité (Ugly Cherries) ; c'est drôle, foutraque et décomplexé – donc nécessaire.
Idles (GB)
C'est une nouvelle fois du côté de Bristol que vient la nouvelle sensation musicale d'outre-Manche : Idles, quintet poilu, tatoué et énervé (honnêtement, ils ont tous l'air un peu dingues), déboule dans le paysage musical avec un premier album, Brutalism, qui offre une nouvelle jeunesse au post-punk. Viscéral, vicieux, dense et intense, avec des murs de guitares comme ça, une section rythmique furibarde et un chant hargneux, souvent proche du spoken word : Idles, c'est une certaine idée de la démesure, comme portée par cette si particulière (et si sympathique) humeur anglaise, faite de noirceur, d'absurde et de dérision – sans compter une énergie à tout faire péter. Car Idles, né sur scène, est manifestement taillé pour le live, tendance défouloir et complet lâchage – à ce sujet, vous ferez gaffe au guitariste moustachu, qui a tendance à pogoter dans le public sans pour autant s'arrêter de jouer.
Classe Mannequin (Nantes)
Fondé autour de quatre musiciens issus de la scène indé nantaise (Tiny Scalp, Bantam Lyons, Moskou, Fairy Tales in Yoghourt), le groupe délivre un set qui se veut catchy, sensible et nerveux à la fois.
Contaminé par des formations telles que Deerhoof, Honey For Petzi, The Flaming Lips, Polvo ou autreTelevision, Classe Mannequin sert une musique hybride, entre l’immédiateté ludique de la pop, avec son univers mélodique, et les tensions alambiquées et bruitistes du math-rock et de la noise.