L’introspection pourrait figurer, à côté du graff’ et de la danse, dans les disciplines du hip-hop. Encore faut-il l’aborder avec sincérité et y tremper son rap avec discernement. A ce jeu-là, Wallace Cleaver excelle. Le rappeur du Loir-et-Cher, à pas feutrés et avec une poignante simplicité, ouvre son cœur dans ses textes pour parler de sa famille, de son enfance, de ses parents divorcés… On citerait bien Nicolas Mathieu pour les vraies bouts de vie dans la France des campagnes, lui cite plus volontiers Proust. C’est bien à la recherche d’un temps perdu qu’est lancé Léo “Wallace” Gond, et lorsqu’il fait figurer un message vocal de son grand père dans une prod, rien ne semble inapproprié. Les accords de piano sont plus souvent mineurs que majeurs et la nostalgie domine dans ce rap à fleur de peau mais aucune fébrilité n’y pointe : l’émotion véritable est peut-être finalement le meilleur carburant de la discipline.