Yamê

Yamê possède une “signature vocale”, en tout cas c’est exactement ce que dirait un juré de télé-crochet sur M6, et le bougre aurait raison : sa voix est reconnaissable entre mille, et ils ne sont pas mille les trentenaires à avoir ainsi bousculé les mondes de la pop et du rap en chantant, tout simplement. L’artiste n’a eu besoin d’aucun crochet et encore moins de télé pour imposer la plasticité de son art, ancré dans le rap mais flirtant avec des genres comme la soul ou encore la rumba. L’homme peut ainsi piocher allègrement dans les featuring les plus variés, s’occuper des premières parties de Stromae ou chanter Aznavour et finalement tout emporter. Dans cette discipline, le showroom le plus prestigieux s’appelle Colors, visible sur Youtube, et celui de Yamê se pose là : aisance insolente, flow précis et présence magnétique. Éteignez The Voice, on l’a déjà trouvée.

Jeune artiste installée à Nantes, Shadéblauck dévoile un univers coloré et singulier, où se mêlent avec dextérité le chant et le rap. Sur des sonorités hip hop, néo-soul, lofi, ou encore afrobeats, elle livre des textes poignants et introspectifs, qui font appel à ses souvenirs d’une enfance passée au Mali et au Nigeria.Une artiste engagée pour visibiliser les artistes féminines – elle a notamment co-créé le collectif de rappeuses XXFLY –, mais aussi pour libérer la parole autour des violences sexuelles. Écrire pour dénoncer, chanter pour extérioriser, créer pour partager. C’est aussi cela, l’art de Shadéblauck.