Une apparition. Solann imprime l’âme d’une façon irréelle, qui tient à la fois à une présence ensorcelante et à un charisme diaphane. La raison de cette magie se trouve forcément dans la force des comptines néo-folk que compose au ukulélé la fluette jeune femme, mais aussi à ses confidences troublantes mêlées de saillies révoltées contre le patriarcat : c’est certainement ce point de vue tyrannisant qui donne son nom à Monstrueuse, premier album en forme d’explosion sensorielle et de sortilège. Solann s’auto-proclame “sorcière réconfortante”. Dès lors on ne s’étonnera pas de la situer proche de Pomme dans la lignée des artistes dont la fragilité n’est que l’apparence d’une forme rassurante d’empouvoirement. “Sorcière” c’est à débattre, ensorcelante c’est assuré.