Le BISE Festival revient en janvier avec une édition augmentée - interview de Tanguy Aubrée, co-fondateur du festival

Le festival nantais BISE Festival fait son grand retour les 18 & 19 janvier. Dédié aux talents émergents, il se déploie cette année sur quatre scènes : dans nos murs, à Trempo et sous chapiteau. 26 artistes aux esthétiques variées se produiront lors des deux soirées. Tanguy Aubrée, co-fondateur du festival, nous dévoile les spécificités de cette seconde édition.

Le Bise festival est porté par l'association Vadym, pouvez-vous nous en dire plus sur votre structure et ce qui vous a poussé à proposer cet événement ? 

T.A : Nous sommes cinq ami·es à avoir créé VADYM pour développer des projets liés à la musique sur le territoire. Nous avons tout d'abord voulu rassembler des acteurs et actrices de la filière musique autour d'afterwork organisés à Stereolux. Puis rapidement, nous avons concrétisé un projet plus ambitieux calqué sur des modèles de festivals de showcases dans lesquels nous nous rendons depuis plusieurs années (Eurosonic, MaMA, The Great Escape, Reeperbahn...) Ce type d'évènement permet à la fois au public de découvrir des nouveaux artistes et aux professionnel·les de voir plusieurs projets en peu de temps car la durée des shows est de 30 minutes. C'est une bonne manière de se faire un avis artistique et de déclencher des réactions qui pourront faire passer une nouvelle étape à ces groupes. D'autre part, il nous semblait important de créer un évènement qui fédère à la fois la filière musique de la région et d'attirer des professionnel·les de toute la France, d'Europe et même du Canada à Nantes.

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Fort d'une première édition réussie, le BISE revient en 2022 avec 26 nouveaux talents.
Ci-dessus, le concert de Octave Noir en 2020. Photo © Nicolas Patault pour le Bise Festival.

Quelles nouveautés pouvons-nous attendre de cette seconde édition ?  

T.A : Pour cette seconde édition, nous plaçons la barre un peu plus haut en termes de programmation car nous allons proposer au public une quatrième scène, un chapiteau qui sera situé sous les Nefs et qui devrait pouvoir accueillir près de 300 personnes supplémentaires.

Cette scène nous permettra d'y faire jouer trois groupes chaque soir. Nous aurons au total 26 groupes en janvier 2022, contre 19 en 2020. Nous avons ainsi pu proposer plus d'artistes pour lesquel·les nous avions un coup de coeur. Nous sommes vraiment fier·es de présenter une programmation aussi éclectique passant de la folk à l'electro, du rock au rap, de la pop au punk ou de la techno au neo-jazz... 

Un an et demi après le début de la crise sanitaire, quel constat faites-vous de la situation des jeunes talents et artistes émergent·es ?

T.A : Nous avons la chance d'évoluer dans un pays qui accompagne bien la création artistique et qui a su protéger la filière. Donc j'ai le sentiment que la création n'a pas été altérée depuis ces deux dernières années mais qu'au contraire il n'y a jamais eu autant de propositions, et de grande qualité. Ce qui nous permet d'ailleurs de proposer une programmation de cette envergure. 

La difficulté vient par contre de la possibilité d'exposer ces artistes et ces groupes auprès du public. Tout est encore compliqué au niveau des concerts. Les nombreux reports de dates font que 2022 risque d'être encore un peu bouché pour les artistes émergent·es. Il faut amener le public à cette envie de découverte, les habituer à venir les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes. Ainsi nous pourrons développer de plus en plus d'évènements de ce type. En revanche, l'explosion des formats digitaux permet à chaque projet de rencontrer son public sur internet, grâce aux plateformes et aux réseaux sociaux, à condition d'être bien conseillé et accompagné. 

Quels sont vos coups de cœur de l'édition 2022 ? 

T.A : Pour cette nouvelle édition, je suis tout d'abord ravi que nous proposions six projets régionaux. Le groupe Mad Foxes qui a fait parlé de lui jusqu'aux USA ou la DJ Aasana qui représente le collectif féminin Zone Rouge qui défend des valeurs inclusives, militantes et paritaires. Je suis aussi très heureux de faire découvrir la folk radieuse de Geoffrey le Goaziou. 

Le projet Lova Lova, de l'afro punk congolais, promet également une belle découverte, comme le canadien Zoo Baby et sa pop décomplexée. La poésie électronique de Komorebi devrait aussi séduire le public sur la scène de Trempo et la rappeuse Uzi Freyja devrait mettre une claque sous le chapiteau dans une ambiance plus hip-Hop Us. Bref, je pourrais tous vous les citer car ce sont tous des coups de coeurs ;-). 

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De gauche à droite, de haut en bas, les artistes cité·es par Tanguy Aubrée : Mad Foxes, DJ Aasana, Geoffrey Le Goaziou, Lova Lova, Zoo Baby, Komorebi et Uzi Freyja.