Nuit Blanche des Chercheurs : la relation Humain/Nature par Ryoichi Kurokawa - interview

Après la Première française lors de Scopitone 2019, l'artiste japonais Ryoichi Kurokawa revient avec une version développée et plus immersive de subassemblies. Entre concert et installation audiovisuelle, cette performance invente une nouvelle forme d'architecture hybride dans laquelle les forces de l'art et de la nature fusionnent et s'opposent à la fois. Un espace d’expérimentation de la relation Humain-Nature avec une puissance visuelle qui trouve toute sa place dans La Nuit Blanche des Chercheurs, événement au croisement de l’art et de la science, avec pour thématique cette année « Preuves en images ».

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subassemblies évoque l'idée de l'empreinte humaine sur la nature, un sujet qui résonne tout particulièrement aujourd'hui. Dans quel contexte avez-vous créé ce projet ? Quelles questions soulève-t-il ? 

Je travaille souvent sur les phénomènes naturels et la loi de la nature, pour les reconstruire sous des formes artistiques nouvelles. Avec cette performance, je voulais exposer la force de la nature et celle de l'art, et les opposer. Ce projet poursuit la relation entre la nature et l'humain à travers une perspective d'échelle architecturale. Les constructiones de l'humain, les ruines et la nature sont représentées en 3D, déformées et reconstruites en tant que sous-ensembles (subassemblies). J'ai voulu créer une chronologie renouvelée, avec des couches ordonnées et désordonnée, tout en exposant la force de la nature et celle l'art.

Je ne verbalise pas de lignes directrices spécifiques aux spectateurs. Si cette performance soulève des questions, celles-ci dépendent de ce que chaque spectateur voit, interprète, à travers mon langage audiovisuel, mon idiome.

Vous avez présenté subassemblies pour la première fois en France au festival Scopitone en septembre dernier. Comment avez-vous ressenti cette représentation ? Avez-vous apporté des évolutions à la performance depuis ? 

Bien que la trame générale soit conservée, mon travail de création est toujours en cours, à chaque fois développé et mis à jour. 
Comme à Scopitone j'ai eu quelques problèmes techniques sur mon logiciel pendant la performance, je ne pouvais pas présenter la pièce dans sa meilleure condition. En plus, la dernière fois le système son de la performance était en 2.1 points alors que cette fois, elle sera présentée avec un système son en 4.1points. Il y aura aussi 16 points de lumière stroboscopique installés autour de la pièce, ce qui la rendra plus immersive. 

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La Nuit Blanche des Chercheurs est un événement entre science et art. Pensez-vous que ces deux domaines ont des points de convergence et comment cette relation entre les deux évolue-t-elle d'après vous ? 

Le travail artistique multidisciplinaire est un format standard maintenant. Les projets art-science en sont un bon exemple. Je pense que les projets multidisciplinaires et les projets collaboratifs entre divers domaines d'expertise, dont l'art et la science, sont de plus en plus nombreux et, par conséquent, le nombre de personnes ayant des connaissances détaillées dans de nombreux domaines différents augmentent aussi.

La thématique de cette édition de La Nuit Blanche des Chercheurs est « Preuves en images ». comment ce sujet résonne-t-il à travers subassemblies? Quel est l'impact de l'image ? Comment avez-vous créé l'image et le son pour faire un tout ? 

On dit que le cerveau humain traite plus de 80% des informations par les yeux. Puisque la perception visuelle régit les informations sensorielles, nous avons souvent tendance à comprendre les choses visuellement. Les preuves visuelles ont un impact plus fort pour comprendre la matière. Avec subassemblies, je ne visualise, par exemple, aucun concept mathématique comme le font les scientifiques, mais j'utilise les visuels pour transmettre l'abstraction. Dans un sens, mon travail résonne en terme d'utilisation de visuels comme interface. Pas seulement avec subassemblies, mais en général dans la plupart de mes pièces, l'expression audiovisuelle est mon langage pour transmettre des concepts abstraits. C'est pourquoi je pense le son et l'image comme un tout pour construire cette expression audiovisuelle. Surtout quand je conçois une idée de pièce audiovisuelle, je dessine des événements audiovisuels intégrés dans ma tête.