Une biographie qui cite autant Françoise Hardy que les Strokes et King Krule sur la même ligne que Sébastien Tellier trahit sans doute un grand tourment de la part de son auteur. Dans le cas de Johnny Jane, force est de constater que le curseur est plutôt bien placé. Le jeune songwriter, pianiste de formation, amalgame en effet avec une expressivité folle les plans impeccables d’un rock indé et racé avec la poésie propre aux héritier·es des yéyés. Dans son cas, la formule Yeah ! yeah ! conviendrait bien s’il ne charriait pas, entre deux riffs aiguisés, les états d’âme d’une génération anxieuse : Johnny pour le rock, Jane pour les sanglots. Attitude(s), le premier album de Johnny Jane, bénéficie d’une production léchée et du talent d’écriture et d’interprétation à la maturité disons… Outre-atlantique. (Les biographes n’ont pas la tâche facile parfois).