Dans le cadre de Stereogame, arts et jeux vidéo Speed Runnerz + Talita Otović + Anger Yond

Production : STEREOLUX/Songo
STEREOLUX, Salle Micro • Placement libre – Debout
Carte Stereolux

Quand le jeux vidéo percute les musiques actuelles (ou l’inverse) !

Speedrunnerz

Speedrunnerz

(Syqlone + Paul, Psychotics Monks)

Le speedrun est une pratique vidéoludique qui consiste à terminer un jeu le plus rapidement possible. Vous avez cravaché sur Super Mario 64 pendant des mois ? Sachez qu’un gus l’a torché en six minutes. Il n’est pas question de précipitation mais bien de cavalcade chez Speedrunnerz, nom du duo formé par la productrice “cyber-chaâbi” Syqlone et Paul Dussaux, bassiste et chef ès Moog au sein des Psychotic Monks. Les deux ont semble t-il été marqués par leurs folles virées en Playstation 2. Ils imaginent un attelage de “playful clubbing” sidérant où la jungle se marie au mode analogique avec violon et trompette et programment ainsi une rave numérique à 170 bpm et résolue en 1080p. Laissons-leur donc les manettes.

Talita Otovic
Clara Wildberge

Talita Otović

Emir Kusturica, s’il n’était pas devenu un soutien déplorable de Poutine et s’il nourrissait le projet bancal de situer l’un de ses films dans les balkans du futur, serait bien inspiré d’en commander la bande-son à Talita Otovic. La furieuse techno de la productrice parisienne condense en effet la folie ex-yougoslave de ces orchestres à plumes et à cuivres qu’on a souvent entendu dans les films du cinéaste opportuniste, mais réunies dans un seul corps. Hardcore, gabber ou IDM, les marges des musiques électroniques sont visiblement les meilleures plate-bandes à piétiner pour cette DJ aux horizons larges. Les sets de Talita éclatent le bilan carbone en allers-retours virtuoses entre BPM extatique, séquences turbo folk et éclats de films ou de jeux vidéo. Sa “Radioslavija” sur la plateforme Station Station est une merveille de collage des musiques du sud-est européen.

Anger Yond
Anger Yond

Anger Yond

(Lucas Martin Delaunay et Arsène Roy)

A la frontière du concert et des arts numériques, la performance suit les pérégrinations d’Anger Yond, humanoïde gracieux aux allures vaguement morbides. Née de la rencontre de deux nantais (le compositeur et designer sonore Arsène Roy et l’artiste et vidéaste Lucas Martin Delaunay), Anger Yond mêle références geek et mélodies sur-compressées dans un flux audiovisuel saturé. Un univers visuel et sonore que les deux performeurs manipulent sur scène en temps réel.

Désert de sites web abandonnés, prairie aux allures de fond d’écran Windows, usine de production d’images pour les réseaux sociaux, Anger Yond est une dérive hallucinée entre réel et virtuel. Au fil de la performance, construite comme un jeu vidéo en différents niveaux, se dessinent des paysages glitchés et des questionnements philosophiques sur nos rapports à nos alter ego numériques. 

Avec les créations visuelles de Benjamin Tessier, Victor Drapeau