Stereotrip I Barcelone :

Mourn + Júlia Colom + Marta Knight
Production : STEREOLUX/Songo
STEREOLUX, Salle Micro • Placement libre – Debout
Carte Stereolux

Ce nouveau Stereotrip nous emmène chez nos voisin·es Barcelonais·es. La ville subit une disparition drastique des lieux, paradoxalement à un foisonnement de jeunes projets. Petit instantané avec la pop rock indie de Mourn, l’electro pop de Júlia Colom et la folk pop de Marta Knight. La Movida est de retour !

Stereotrip I Barcelone

Forte de ses macrofestivals (Primavera, Sónar…), Barcelone n’est pourtant pas la ville d’Europe où la scène musicale est la plus développée (elle a perdu en 20 ans plus de 200 lieux de diffusion, ce qui peut-être un début d’explication). Ville festive et portée sur le clubbing, la scène electro y est plutôt vivace, mais dans cette esthétique et sur la scène pop-rock, le nombre d’artistes à la carrière internationale est réduit. Pourtant, de jeunes artistes émergent et explorent de nouvelles thématiques en utilisant l’espagnol, le catalan ou l’anglais sur fond de sonorités pop, rock, electro ou urbaines. Un aperçu non exhaustif avec :

Mourn
(ES)

On les imagine bien, avec leur sac Eastpak ornés de patchs multicolores, se retrouver après le lycée pour échanger leurs découvertes musicales glanées dans tel fanzine et se passer l’une l’autre des écouteurs, secouant toutes les deux la tête - même celle qui n’a rien dans les oreilles. Oui, Jazz et Carla étaient des lycéennes comme tout le monde, dans leur campagne barcelonaise, mais ces deux-là n’avaient ni rap ni electro dans le sac à dos mais des guitares. Ce sont des mythes des années 90 qu’elles se partageaient et ont commencé à imiter à l’heure où leurs camarades se prenaient pour Messi sur Playstation. Dix ans plus tard, les voici armées de cinq albums, propageant une power pop aussi sensible que nerveuse qui ne fait pas que ressusciter les belles heures de MTV mais souffle un alizé nouveau sur la Catalogne, et bientôt sur le monde.

Júlia Colom

Júlia Colom
(ES)

La révélation religieuse prend parfois des formes très humaines. C’est au contact d’un chant grégorien inscrit au patrimoine de son île des Baléares que Júlia Colom a rencontré sa voix. Si le chant de la Sybille est traditionnellement réservé aux célébrations de Noël et se pratique entre de vieilles pierres et a cappella, la jeune Mayorquaise, nouvellement Barcelonaise, l’a rapidement exporté vers des rivages contemporains. De révélation il fut encore question quand elle auréola ce chant mystique de guitares catalanes et de douces textures électroniques. Son premier album, Miramar, qui pourrait être la bande-son d’une liturgie des lumières de la Méditerranée, tangue avec grâce entre la félicité et la mélancolie, et s’adresse non pas au plus haut mais à nous autres.

Marta Knight

Marta Knight
(ES)

Un brin d’espièglerie de Courtney Barnett, une once du caractère frondeur d’Adrienne Lenker et un peu de Fiona Apple. La Barcelonaise Marta Knight s’est choisie un alias qui la rapproche de ces immenses consoeurs américaines, pourtant l’ADN de son folk témoigne à lui seul quand il s’agit de présenter son pédigrée à la douane du cool. Sur son passeport, les visas de Nick Drake, Johnny Cash ou des Smiths sont tamponnés depuis belle lurette, et le voyage a commencé dès 2017 avec un premier EP. L’escale principale - l’album Strange Times Forever en 2022 - reste une étape obligatoire pour qui aime la langueur des temps morts et la caresse des vents mélodiques simplement esquissés sur une guitare. Marta Knight pourrait faire sienne cette devise empruntée au club de foot de sa ville : “Mes que un Club Med”.