La Vie des Autres, un récit visuel
Après Paris, Tokyo ou New York, le photographe originaire de Nantes Fabien Voileau expose dans le hall de Stereolux. Il présente La Vie des Autres, un récit visuel personnel, esthétique et poétique qui raconte la synergie entre l'humain et les éléments. Rencontre.
Peux-tu te présenter et nous présenter ta pratique ?
Je m’appelle Fabien Voileau, je suis un pur produit Nantais, né ici, grandi ici, avant d’en partir pour l’étranger, puis Paris il y 13 ans. C’est là-bas que je commence à vivre de la photo, et donc s’opère une douce transition de la passion au métier.
Ma photographie est tournée vers l’extérieur, la lumière naturelle, les gens, et de plus en plus dans le détail. Je demeure volontairement un spécialiste de rien, ce qui me permet de signer des images dans différents domaines.
Ton travail et tes collaborations, à travers notamment street photography, grands espaces, sessions surf ou encore portraits intimistes, inspirent un réel sentiment de liberté et de plénitude.
Qu'évoque chez toi la notion de Ralentir ? Dans ta pratique, dans ton quotidien...
Est-ce que ça a pu être une nécessité, est-ce que c'est un besoin ?
On rentre dans le sujet brûlant de notre époque. On se doit de toutes et tous se poser cette question. Je ralentis et je déconnecte uniquement lorsque je pratique la photographie sur des sujets personnels comme La Vie des Autres. Cette typologie d’instants me met dans une disposition à « moins penser » et donc très utile pour in fine arriver à sortir des images. Une sorte de process nécessaire où je suis gagnant sur toute la ligne.
Comment s'inscrit la pratique de la photographie, et qui plus est de la photographie argentique dans cette thématique ? Pourquoi ce choix ?
Comme à chaque fois, le medium est juste un moyen d’arriver à ce que l’on a en tête. Je connais leurs fonctionnements et leurs avantages et inconvénients, et je fais des choix en fonction de la situation. Il y a de l'analogique et du numérique dans ce projet, car encore une fois, l’important est juste d’obtenir une belle synergie des images entre elles.
Il n’y a aucune prétention dans les images, le sujet, etc. C’est juste la présentation de qui je suis.
Y a-t-il un endroit, une activité ou un rituel qui a une signification particulière à tes yeux ? Qui te permet de lâcher prise ?
Ce projet en est l’incarnation. Si je dois prendre du temps pour moi, je vais surfer, ou je pointe une ville et je vais y faire des images de rue. C’est ainsi qu’est née l'idée de compiler ces deux activités / passions antagonistes et d’en faire un récit visuel. Il n’y a aucune prétention dans les images, le sujet, etc. C’est juste la présentation de qui je suis.
L'exposition s'intitule "La Vie des Autres". Peux-tu nous raconter le choix de ce titre et nous parler du livre éponyme ?
L’envie était de parler des gens présents sur les images de ce projet. Et en particulier pour la partie surf. J’ai choisi chaque profil, parfois passé des semaines avec eux au bout du monde pour comprendre davantage qui ils étaient. Grâce à eux il y a toutes ces images, ce projet.
Originaire de banlieue nantaise, après avoir exposé à Paris, Tokyo ou encore New York, c'est étonnamment ta toute première exposition dans ta ville natale, comment vis-tu ce retour aux sources ?
J’avais déjà exposé à Nantes il y a quelques années, à la galerie Véronèse. Cependant, présenter ce projet transversal, construit dans les endroits où je suis le plus attaché visuellement, est une forme d’accomplissement c’est certain. La boucle est bouclée.
Vernissage de l'exposition le jeudi 21 mars 2024 à 19h, en accès libre.