Impossible d’imaginer un temps fort autour de l’œuvre de Phia Ménard sans ouvrir la discussion autour de la dimension politique de l’art, tellement présente dans son travail.
Il ne s’agit pas de se demander si l'art peut "faire de la politique", ni s'il peut prétendre « faire la révolution », il s’agit simplement de se demander si et comment l'art peut encore participer à ce sans quoi il n'y a pas de politique : c'est-à-dire la composition, toujours à reprendre, du commun. Un commun fait d'hétérogénéités et dont aucune Idée et Idéologie ne peuvent décider.
Alors, l'art peut-il encore jouer un rôle dans la création de ce commun ? A-t-il encore les moyens, voire la liberté, de rouvrir un espace d’imaginaire au sein d'une société de plus en plus murée derrière sa peur de l'altérité ? A-t-il l'espace de poser sensiblement les questions qui font trembler le sens établi et qui rouvrent des potentiels de fabrique d'un commun renouvelé? Un commun réajusté aux singularités qu'ont fait apparaître les luttes décoloniales, féministes, anti-racistes, queer ou encore animiste ?
Intervenantes
Camille Louis, dramaturge, philosophe, activiste auprès des personnes exilées et dont les recherches se situent au croisement de l’art et de la politique, animera ce débat qui réunit trois personnalités venant de champs et d'approches différents.
Berénice Hamidi, professeure en esthétiques et politiques des arts vivants à l'Université Lyon 2, dont les recherches sur le théâtre politique, examinent en particulier les tensions entre rapports de dominations liés au sexe, à la classe et à la "race" ainsi que les processus d'émancipation dans les représentations des arts vivants.
Phia Menard, metteuse en scène, performeuse, co-directrice de la Cie Non Nova et défendant, dans ses œuvres comme dans ses prises de parole publique, le devoir d'existence de cet art politique.
Johanna Rolland, maire de Nantes (sous réserve)