La 'Dé-fête' I 20 ans de Murailles Music : Papier Tigre · Winter Family · Dispars

Rappelons-nous en préambule que notre petite association est née dans les murs de l’école des Beaux-Arts de Nantes en 2004, créée par des étudiant·es-musicien·nes. Depuis nous avons construit des campements, des abris, des cabanes, mais en vérité, nous n’avons jamais construit de murailles, pas de château fort, ni de forteresse.  
Plutôt que de poser des briques, nous avons cultivé un grand vivier d’artistes, iels-mêmes bâtisseur·ses d’une musique vagabonde et migratrice, sans toit, ni loi, ni code, ni norme.
Les artistes que nous rassemblons, envisagent la musique comme une pâte à modeler, le concept comme un dessin d’architecte, le hasard comme une science dure, l’écoute comme un acte de paix.
Nous vivons dans un happening permanent : nous voici hors des murs. 
20 ans, c’est une longue résistance (sans guerre, ni défaite).
20 ans, c’est lancer les dés d’une prochaine fête.
Dé-fêtons tout ça !

Les émissaires nantais de l’oxymore saturé reviennent après six années d’absence. Même si leurs cartes postales envoyées (balancées !) depuis la Colonie de Vacances ont pu combler certains appétits, la fougue des Nantais n’avait plus été ressentie depuis un temps reculé où le Professeur Raoult menait ses petites expériences sereinement. Des expériences, c’est bien la promesse de Papier Tigre, en savants dosages de math rock, de giclées fugaziennes et de pop noisy. Pour les vingt ans de Murailles Music, la maison (en granit) des musiques curieuses, les trois de Papier Tigre reprennent donc la route, ce qui constitue une bonne nouvelle à ajouter à la case trop déserte des bonnes nouvelles.

Le duo originaire de Jérusalem et Lotharingie formé par Ruth Rosenthal et Xavier Klaine développe depuis une quinzaine d’années un univers pour le moins singulier alternant brûlots punk synthétiques et oraisons droniques d’une société au bord du précipice. Nourris au métal, à la musique baroque, au théâtre pluridisciplinaire et à la culture afro-américaine, ils continuent de tracer une voie unique en défendant un discours radical et conscient de ses contradictions. Ils jouent à travers le monde dans des clubs, des galeries et des églises, une musique minimale, sombre, politique et abrasive, entre féérie, chaos et mélancolie.

Après des études de percussions classiques et de composition, Alexis De Grenier décide d’emprunter des voies aussi multiples qu’éloignées, invoquant aussi bien la musique de G. Ligeti que les systèmes métriques du Maqam, des musiques du Moyen-Orient ou du Centre France, ainsi que les pulsations des mécaniques du quotidien. Il puise son inspiration dans la littérature pour en extraire ce qu’il désire transformer; le concept en affect. Ainsi il apprend autant de la tradition orale que la musique écrite dans sa pratique instrumentale et décide de conjuguer les formes pour son solo de percussions et objets ‘Mouvements fantômes, membres miroirs’. Solo qu’il désire mouvant selon les espaces et les possibles, et qu’il dévoilera ici avec Clara Lévy (violoniste française basée à Bruxelles).