Elle pourrait chanter des tableaux de Snellen, ceux qu’on trouve chez les ophtalmologues pour tester l’acuité visuelle, elle parviendrait quand même à nous toucher. Iliona est de ces accidents magnifiques, de ces hoquets non planifiés par l’industrie musicale et dont s’est emparé le public dès 2021, dès Moins joli, un piano-voix de facture classique que rien ne destinait à exploser, si ce n’est sa sincérité débordante et une certaine discrétion. Oui, Françoise Hardy se cache entre les touches du piano de la Bruxelloise, labellisée “néo-yéyé” pour souligner le fait qu’elle s’adresse à tous·tes les garçons et les filles de son âge. A celui de porter un premier album, Iliona hybride ses chansons et libère encore davantage l’évidence et la pureté de ses compositions.