Edith Piaf est morte quatre ans avant que Debord ne théorise sa Société du Spectacle et l’on se prend à imaginer ce qu’aurait donné un show de la môme dans l’air de l’entertainment. Pour une fois passons-nous d’une image générée par IA pour se figurer Piaf rapper et danser sur une scène de festival : il suffit de s’intéresser au tourbillon Suzane, à sa façon d’enquiller prestations tapageuses et styles musicaux dans la plus grande décontraction. L’Avignonnaise n’a plus besoin d’étaler ses immenses capacités vocales et gestuelles - elle est une danseuse émérite - pour absorber l’attention. Cette grande plasticité, qui font d’elle un lien entre la plus noble variété et les plus modernes expressions, Suzane la met au service de chansons tantôt acoustiques, tantôt hyperpop. Son dernier caprice s’appelle Mouvement, titre rap dans lequel elle poursuit une réflexion très personnelle sur le spectacle cher à Guy Debord.