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Devant l'évidence d’un Monde en tension, de nombreux·ses citoyen·nes s'indignent, dénoncent et s'organisent contre l’ordre établi. Témoins ou acteur·rices, les artistes jouent un rôle essentiel dans cette dynamique. En s’inspirant des changements sociétaux, des contestations passées ou en cours, et des mutations écologiques, leurs œuvres deviennent le miroir des aspirations collectives. Elles transcendent les frontières géographiques et culturelles rappelant que le soulèvement, autrement dit l’insurrection, est avant tout le fruit d’une impulsion collective.

Dans ce même Monde en tension, la séparation entre l'Humain et le Vivant semble irrévocable. Ce dernier est considéré comme une ressource à exploiter, alors même que la biodiversité s’écroule. Pourtant des voix s'élèvent pour réaffirmer notre interconnexion à une Nature mouvante et résistante. La "surrection" - notion géologique décrivant un processus tectonique dans lequel des blocs de la croûte terrestre se soulèvent - s’inscrit dès lors comme un symbole du soulèvement du Vivant contre l'Anthropocène. 

Puisque les destins de l’Humanité et du Vivant sont inéluctablement liés, pourquoi ne pas tisser une histoire commune ? (in)surrection interroge cette trame ascendante, cette énergie collective qui nous pousse de la terre vers le ciel, du réel vers un idéal politique. L’exposition, articulée en trois chapitres, explore les facettes poétiques, écologiques ou politiques du soulèvement.

 

Commissaires d'exposition : Mathieu Vabre & Anne-Laure Belloc

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1. Quand les corps se soulèvent

Certains phénomènes, qu’ils suivent une logique immuable ou qu’ils défient les lois de la physique, élèvent les objets et les êtres vivants. Cette lévitation incarne l'évasion en même temps qu’un ordre naturel (Lingjie Wang et Jingfang Hao, Falling and Revolving). Qu'elle soit le fruit d'une technologie avancée (Mihai Grecu, Série Desert Spirits) ou d’une odyssée dans l’immensité de l’Univers (Marie Lienhard, Logics of Gold / Aki Ito, Félicie d'Estienne d'Orves, Jean-Philippe Lambert - Astérismes / Guillaume Marmin, Oh Lord), elle éveille notre curiosité et permet de prendre du recul sur notre existence.

Quand les corps se soulèvent

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2. Quand la Nature se soulève

Les conséquences écologiques provoquées par l'Humanité, nous remémorent notre fragilité face aux forces de la Nature. Si les promesses techno-solutionnistes et les fables d’un monde fantasmé n’y font rien (Marie-Julie Bourgeois, Homogenitus / Maxime Berthou, Paparuda), les artistes se sont emparé·es des technologies pour éveiller les consciences de façon poétique. Tantôt en soulignant le caractère immémorial du Vivant (Clément Edouard et Pierre Warnecke, Flux), tantôt en évoquant les conséquences de l’intervention humaine sur le cycle de la Nature (Vivien Roubaud, Salsifis douteux). Et de ce chaos, surgit parfois une beauté sauvage, une force brute, quasi mystique qui rappelle la vitalité et la résilience du Vivant (June Balthazard et Pierre Pauze, Mass ).

Quand la Nature se soulève

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3. Quand les peuples se soulèvent

Face au soulèvement, les pouvoirs en place déploient un arsenal technologique pour maintenir leur emprise. Désormais, les outils numériques sont au cœur des systèmes de surveillance et du contrôle des masses (Clemens Von Wedemeyer, Crowd Control). Mais les artistes se sont réapproprié·es ces armes : le hacking sert autant à dénoncer les violences policières (Thierry Fournier, La Main invisible) qu’à détourner des barricades en place (Jean-Benoit Lallemant & Richard Louvet, DDoS, Distributed Denial of Service attack, Place de la Bastille). Les artistes font également retentir la voix des peuples opprimés - celles des victimes de systèmes corrompus (Paolo Almario, Marmelade) ou celles d’opposante·s disparu·es (Stéphanie Roland, Missing People - Inventio fortunate). 


Quand les peuples se soulèvent